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(280)Il me mène vers des eaux tranquilles.
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(226)Merveilles, Merveilles, que fit pour moi le Seigneur.
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(467)La foi, une source qui n en finit pas de couler
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Un beau programme dans l’homélie du Père Laurent le Boulch le 21 Septembre 2008 à Trégastel

Publié le dimanche 21 septembre 2008 , par Corentin Penn

L’évangile de ce Dimanche 21 Septembre nous parle de ce maître qui cherchait des ouvriers pour sa vigne et qui leur a payé le salaire convenu. Voilà donc un maître de la vigne qui n’arrête pas de sortir. Il sort une première fois, dans le petit matin. Il recommence à 9hOO, puis à 15hOO et encore à 17hOO. Et, à chaque fois, ce maître embauche des ouvriers.

Le maître de la vigne ne supporte donc pas de voir des gens qui restent les bras croisés à ne rien faire parce que personne n’est venu les embaucher. C’est une véritable obsession chez le maître de la vigne. Il ne peut pas s’empêcher d’aller chercher à toute heure, tous ceux et celles qu’il trouve sur le bord de la route pour qu’ils viennent eux aussi travailler à sa vigne. Le maître ne se résout pas à ce que des hommes se retrouvent sans embauche.

Cette persévérance du maître à appeler au travail de sa vigne a quelque chose de bouleversant.

Cette extraordinaire insistance du maître dit quelque chose de l’importance du travail de la vigne à ses yeux. C’est presque une nécessité pour lui. Il faut aller travailler à la vigne. Ne pas le faire c’est passer à côté de quelque chose de grand et de précieux pour les hommes C’est là une grande chance qu’il faut vraiment offrir à tous.

Notre société n’est plus aussi marquée par le travail qu’elle ne l’a été. Nous savons pourtant bien que l’expérience du travail est nécessaire à l’homme. Quand le travail s’exerce dans des conditions raisonnables, il contribue à l’épanouissement de chacun en l’inscrivant dans un jeu de relations, en lui donnant une place dans la société Il donne sens à la vie. C’est pourquoi l’expérience du chômage peut être si difficile à vivre.

Le travail dont il est question dans la parabole est cependant bien particulier. La parabole invite au travail de la vigne. Dans la Bible, la vigne désigne le Royaume de Dieu. Travailler à la vigne c’est donc prendre soin du royaume de Dieu c’est à dire prendre soin de la vie de Dieu au milieu de l’humanité. Prendre soin de l’amour de Dieu en l’homme.

Voilà donc, selon la parabole, le travail le plus nécessaire qui soit confié aux hommes. Cultiver l’amour qui vient de Dieu dans l’humanité. En prendre soin. Lui donner son fruit. Travailler à cela c’est entrer dans une vie nouvelle, c’est trouver la source d’un épanouissement dans sa vie.

Ce travail de la vigne est si bon pour l’homme que le Dieu de Jésus ne se satisfait pas de ce que certains hommes n’aient pas pu entendre l’appel à l’embauche. C’est donc à toute heure du jour que le maître sort à leur rencontre. C’est à tout moment de la vie que Dieu fait signe aux hommes de le suivre.

Le Christ est le signe vivant de cet appel incessant du Seigneur au travail de sa vigne. Sur les routes de Galilée, de l’aube jusqu’au soir, à longueur de journée, les évangiles nous le montrent qui sort à la rencontre des plus oubliés d’entre les hommes. Il s’en va appeler au travail de la vigne tous ceux et celles auxquels on n’avait même pas pensé parce qu’ils ne semblaient pas avoir le profil de l’emploi ou le bon CV. Jésus ne s’embarrasse pas de cela. Il y a chez lui un sentiment d’urgence à appeler tout homme pour qu’il s’engage dans le travail de l’amour de Dieu dans sa vie. Quelque soit son passé, ses compétences ou son statut social, tout homme est appelé à cela. Encore faut il qu’il en reçoive le signe.

Frères et soeurs, si nous sommes rassemblés dans cette église ce matin, c’est que nous avons nous mêmes entendu l’appel à travailler à la vigne du Seigneur. Nous cherchons les uns et les autres, tant bien que mal, mais avec la force de l’Esprit Saint en nous, à travailler à rendre plus vivant l’amour de Dieu au milieu des hommes. Nous le faisons par nos mains, nos gestes, nos silences et nos paroles, nos solidarités, nos prières... Ce travail au service de l’amour de Dieu nous est vraiment précieux parce qu’il donne du goût, de l’espérance et de la joie à nos vies. Frères et soeurs, ouvriers de l’Evangile, nous savons combien cela peut remplir nos vies.

Mais, à la suite du maître de la parabole, baptisés, disciples de Jésus, nous portons aussi la

responsabilité d’appeler tous les hommes sans exception au travail de la vigne. Nous sommes tous chargés de faire résonner l’appel à travailler au service de l’amour qui vient de Dieu.

Frères et soeurs, il nous faut entendre ce matin l’appel à proposer l’embauche pour le

Royaume. Cette parabole nous invite à le faire inlassablement, sans jamais désespérer de

quiconque, à toute heure du jour ou de la vie. Appeler au travail de la vigne tous ceux et

celles, et ils sont de plus en plus nombreux, qui n’ont pas encore entendu cet appel.

L’appel à s’engager pour le travail de l’amour de Dieu en l’homme passe d’abord par ce que

Paul VI aimait appeler le témoignage silencieux de l’évangile. La simple manière de vivre en

chrétien est déjà en soi quelques fois une interpellation pour les autres.Cet appel à l’embauche pour la cause de l’Evangile passe aussi par la parole de la foi. Mais il

nous faut pour cela quitter nos peurs de nous exposer. Les catholiques pourraient souffrir chez

nous d’un excès de pudeur. Il ne s’agit pas d’étaler, de tomber dans les excès du prosélytisme.

Mais nous avons vraiment besoin d’apprendre à dire la foi, oser échanger nos récits de croyants, interroger nos contemporains avec douceur et respect. A certains moments, j’en suis sûr, tout chrétien sait cela, nous vivons des rencontres où la perche nous est tendue, où la question du sens de l’existence et de la foi est là toute proche, et pourtant nous n’osons pas, excès de modestie, peur de ne pas avoir les mots, peur de choquer... Or c’est par ces témoignages là que l’appel au travail de la vigne peut retentir en l’autre.Le travail du Royaume c’est enfin la participation active au service de l’Église. Ici aussi, tout baptisé est concerné, qu’il soit jeune ou vieux, ancien de la foi ou nouveau venu. Chacun doit prendre sa place dans ce travail de la vigne. Vous le savez bien aujourd’hui l’Église ne peut plus vivre sans vous. Il est fini le temps où les baptisés pouvaient se reposer sur les seuls religieux et prêtres. Ce temps d’ailleurs n’a jamais correspondu à ce qu’est fondamentalement l’Église : une communauté de baptisés qui s’organisent ensemble sous la responsabilité d’un pasteur pour porter le témoignage de l’Evangile. J’aimerais tant que chacun de nous en prenne conscience ce matin et se sente responsable avec tous de la vie de notre communauté paroissiale. Nous avons besoin d’aller plus loin ensemble dans ce sens. Partager vraiment le travail de l’Église, ne serait ce que dans la prière.

Frères et soeurs, en cette rentrée pastorale entendons à nouveau la parabole du maître de la vigne qui appelle tous ses ouvriers au travail de l’évangile.

Amen

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