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Paroisse de Pleumeur Bodou
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(247)La foi est un long fleuve qui traverse les siècles.
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(241)Si tu passes à travers les eaux, je serai avec toi, à travers les fleuves, ils ne te submergeront pas. 

Si tu marches au milieu du feu, tu ne seras pas brûlé et la flamme ne te calcinera plus en plein milieu
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(1333)Restez joyeux, priez sans cesse 

remerciez Dieu en toutes circonstances
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(283)L émerveillement se cultive dans l intériorité du Christ
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Pardon de Penvern le 16 mai 2010

Publié le samedi 12 juin 2010 , par Jean-Marc

Ce dimanche 16 mai 2010, une fois encore chrétiens de Trébeurden, de Pleumeur Bodou et d’horizons divers sont venus nombreux prier Notre Dame de Bon Secours.

En cette belle matinée la chapelle était pleine pour le pardon

Chapelle pleine

La cérémonie était présidée par le Père Laurent Le Boulc’h, curé de Lannion, prêtre modérateur de notre paroisse.

Homélie du Père Laurent Le Boulc’h

Quelques temps après la mort et la résurrection de Jésus, Etienne subit à son tour la persécution. Luc dans le récit des actes des apôtres que nous venons d’entendre prend soin de dépeindre Etienne comme un autre Christ. « Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. Puis il se mit à genoux et s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Etienne redit les paroles de Jésus en croix quand il remet son Esprit au Père et demande au Père le pardon pour ses bourreaux.

Etienne poursuit donc dans son corps la passion de Jésus.

Voilà qui peut nous surprendre et nous heurter. On aurait pu espérer que la passion de Jésus soit un point final, un coup d’arrêt à la persécution des justes. On aurait pu penser qu’avec la crucifixion de Jésus on aurait comme touché le fond ou atteint le pire. Or, l’histoire continue et les premiers chrétiens, tout comme Jésus, deviennent des martyrs de la foi. Cet acharnement du mal contre ceux qui annoncent la justice et la bonté a quelque chose d’étrange. Comme si il y avait dans notre humanité des forces souterraines qui la conduisent à résister contre le bien, à haïr l’amour et à détruire ce qui pourtant est bon pour elle.

Ils sont nombreux les chrétiens au long de l’histoire de l’Eglise qui sont ainsi devenus des martyrs de la foi. Cette histoire se poursuit aujourd’hui encore. Nous pensons à toutes les communautés chrétiennes de par le monde qui souffrent de persécutions, les chrétiens du Moyen Orient notamment dont les libertés élémentaires sont si souvent bafouées. Nous prions pour eux unis à tous ceux qui se rassemblent à Tréguier dans le pèlerinage traditionnel à Saint Yves puisque cette année le pardon se veut solidaire dans la prière de tous : « Les chrétiens qui de par le monde ne peuvent vivre librement leur foi »

Aujourd’hui, des hommes et des femmes portent dans leur vie les marques de la passion de Jésus.

Mais alors qu’a donc changé pour eux la Pâques de Jésus ?

Le Christ mort et ressuscité nous assure de la victoire de la justice et de l’amour. Depuis le jour de Pâques, les chrétiens savent que le bien l’a emporté sur le mal aussi puissant soit-il. Croire en la victoire du Christ Ressuscité sur le mal et la mort, c’est trouver en lui une formidable énergie pour travailler inlassablement à la paix et à la justice entre les hommes. C’est ne jamais se résigner à la domination apparente du mal et continuer coûte que coûte le témoignage de l’amour.

Ce signe de la victoire de Pâques, il est confié désormais aux croyants. Il est donné à l’Eglise. Frères et sœurs, le Christ nous confie la responsabilité de porter au milieu du monde le signe de sa résurrection.

Or, ce signe, nous dit le Christ dans l’Evangile de ce jour, se laisse à voir de manière privilégiée dans le témoignage d’unité des disciples. « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »

L’unité des disciples dans la charité du Christ est le signe de la puissance de l’amour de Dieu contre le mal. Dans nos vies d’hommes, le témoignage de la communion des disciples est la marque de la victoire du Ressuscité contre le mal. Car la charité relie et réconcilie quand le mal divise et sépare. Satan n’est-il pas dans la Bible le diviseur, celui qui engendre la confusion et qui porte à la violence ? Dans notre monde souvent divisé, les chrétiens sont appelés à porte le signe de l’unité plus fort que la division du mal.

Frères et soeurs, l’Evangile nous demande de porter au monde le témoignage de notre unité. Cela passe par forcément par une résistance tenace contre le mal puisque c’est bien le combat victorieux du Ressuscité contre le mal qui est en jeu. Vivre dans la communion du Christ demande beaucoup.

Dans la vie de notre communauté paroissiale, nous savons par expérience bien sûr combien l’unité entre nous demande d’attention et de délicatesse, de dépassement de nos réactions agressives spontanées, d’ouverture spirituelle aux autres, de désir de compréhension et de réconciliation. Il nous est tellement facile de retomber dans nos petites histoires un peu mesquines, la jalousie et les jugements hâtifs contre les autres. Pas seulement entre personnes mais parfois aussi entre groupes de personnes, entre relais !

Mais l’Evangile appelle toujours à l’unité des disciples. Nous ne devons pas démissionner de cet appel car il met véritablement en jeu l’authenticité du témoignage rendu concrètement à la victoire du crucifié ressuscité sur la haine, la division et l’esprit du mal.

Frères et sœurs, nous le savons, cette unité dans la foi nous est hors de portée si elle ne s’enracine pas dans le don et la communion de Dieu. La prière de Jésus dans l’Evangile nous redit que c’est la présence de Dieu Trinité en nous qui tisse notre unité.

Voilà pourquoi l’unité entre nous est impossible si elle ne s’enracine pas dans la prière. Entre Ascension et Pentecôte, l’Eglise prie de manière plus intense. Elle prie le Père de lui donner son Esprit car c’est l’Esprit de Dieu qui ouvre à la présence du Ressuscité au milieu de nous, clef de notre unité

Viens ! Viens ! C’est la prière de l’apocalypse. Toute la Bible se termine dans la prière de l’Esprit et de l’Eglise au Christ et dans la promesse en retour de sa venue. « L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » « Oui, je viens sans tarder. »- Amen ! Viens, Seigneur Jésus !

Frères et sœurs, dans cette chapelle ND de Penvern, la magnifique toile du retable qui se trouve devant nous n’est-elle pas à elle seule une invitation à l’unité des disciples de Jésus. Nous les voyons ces bergers unis dans une même douceur. Visages de paix et de réconciliation. Leur mystérieuse communion tient à la présence rayonnante au milieu d’eux d’une mère et de son enfant, Marie qui présente Jésus.

Tant d’hommes et de femmes chargés du poids de leur vie sont entrés ici au long des siècles. La contemplation de ce retable devant leurs yeux leur a-t-elle apporté un peu de douceur et de paix ? Ce matin notre prière rejoint la leur. Avec Marie, ND de Penvern, prions l’Esprit Saint de nous ouvrir à la présence du Christ ressuscité. Qu’il fasse de nous un peuple de frères et de soeurs, témoin de son unité, signe de résurrection, au milieu du monde.

« O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre ! » Amen

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