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Mgr Luc Crépy : « Faire, prêcher, enseigner la morale : quel chemin proposer aux jeunes ? »

Publié le lundi 3 août 2015, mis a jour le lundi 10 août 2015 , par Robert Gautheret

« Faire, prêcher, enseigner la morale : quel chemin proposer aux jeunes ? »

Conférence donnée le 29 juillet par Mgr Luc Crépy, évêque du Puy-en-Velay.

Prise de notes : Philippe Giron

Notre société utilise indifféremment les mots morale et éthique.
Rôle important des grands parents pour les jeunes actuels.
C’est un thème d’actualité. L’exposé aura trois points ;

  • Qu’est-ce que la morale ?
  • L’éducation des jeunes
  • Quels repères, quels chemins aujourd’hui ?

Qu’est-ce que la morale ?

Aujourd’hui, pluralité d’opinions
Incertitude grandissante sur la morale. Les chrétiens eux-mêmes sont interrogés.
Il y a des textes du pape traitant de la morale depuis Léon XIII : problèmes sociaux, écologie.
Existe-t-il une morale chrétienne ? Avec quelle spécificité ? Existe-t-il un chemin d’Église pour tous ? Quel est le lien entre la foi et la morale ?
Le lien n’est pas simple, voir le cas de Vincent Lambert.

Il ne faut pas faire de réponses trop simplistes aux jeunes. Le monde, les mots évoluent, voir l’expression « il n’y a plus de morale ».
Il y a un apport des sciences humaines : l’évolution du sens de l’homme dans le temps change.
Quelles différences entre éthique et morale ? Deux mots souvent équivalent, le mot éthique étant d’origine grec et morale latine.

Le sens des choses
« La philosophie morale naît quand l’homme refusant le choix du silence ose poser un sens par sa réflexion, son action. »
« J’accepte de donner un sens à ma vie par la manière dont je la mène, et au monde par la manière dont je m’implique. »
Renvoi de la personne à elle-même : « Quel sens donnes-tu à telle attitude ? » Si telle attitude n’a pas de sens, on n’est pas du côté de la morale : « in-sensé ⇒ im-moral ».
Le chemin de la morale c’est un chemin à accueillir en soi.

Complexité de la société
Pour donner du sens, il faut accepter que les choses ne soient pas simples. On n’atteint pas le bonheur nécessairement facilement.
On peut toujours discuter à partir du sens, c’est une porte d’entrée à la discussion.
Xavier Thévenot : « La morale permet de devenir, avec les autres, pleinement homme ».
La visée de la morale est le bonheur de la personne. Viser le malheur ne servirait à rien.
La morale est un terrain de discussion universel.
Le bonheur : le développement harmonieux de tout l’homme et de tous les hommes.
On comprend mieux ainsi l’encyclique Laudato si.

La morale chrétienne
La visée de la morale chrétienne
La morale chrétienne a-t-elle la même visée que la morale non chrétienne ? Oui : les deux visent le bonheur.
Le moraliste chrétien a la certitude que la quête de la morale est favorisée par la personne du Christ.
Comment relisons-nous notre vie ? A partir de quoi ?
Rencontrer le Christ favorise cette quête du bonheur.

Petite grille pratique pour réfléchir
Il y a trois dimensions dans la morale :

  • 1. Dimension universelle : il existe une même humanité, avec des principes communs : amour du prochain, mensonge, meurtre, vol, inceste…
    C’est la dimension prophétique de la morale.
  • 2. Dimension particulière : « Chez nous il y a des choses qui ne se font pas »
    C’est la dimension culturelle, locale, particulière.
    Il peut y avoir des tensions dues à ces particularités : excision, esclavage…
  • 3. Dimension singulière : « Tu es assez grand pour savoir ce que tu dois faire ».
    Appel à la sagesse personnelle, la responsabilité.
    C’est parfois compliqué par il faut parfois trancher entre ce qui n’est ni blanc ni noir.
    Appel à la conscience, différent de ce que je ressens. Nécessité d’éclairer sa conscience.
    Dimension « royale » (décision du dernier ressort).

L’éducation des jeunes

« Pour moi, ton bonheur m’importe.  »

Il faut accepter que dans la morale il y ait des conflits.
Existe-il une morale chrétienne ?
L’autonomie de la morale n’exclut pas la théonomie de l’agir. La réflexion morale n’exclut pas l’intelligence. Tout le monde peut réfléchir sur la morale.
« Aimez-vous comme je vous ai aimé  » est une caractéristique du christianisme.
Tout est dans la manière dont on permet à la personne de faire son chemin.
Rôle des parents, des grands-parents : il s’agit d’un ministère (au sens de service) d’éducation. Comment le faire ? Inventer ! Ne pas démissionner !

Repères

  • 1. « Je crois en toi » : force de la confiance, de la foi. Dieu nous fait confiance.
  • 2. « J’espère avec toi » : ouvrir un avenir. Ne pas gémir sur son temps (cf Don Bosco)
  • 3. « Je t’aime comme tu es » : et non comme je voudrais que tu sois.
    Problème de la société actuelle ? Actuellement la jeunesse a un rapport à l’avenir globalement négatif : chômage, crise écologique, intégrisme, pauvreté, guerres…
    « Le monde manque de sens » (Paul Ricœur)
    Faire des choix aujourd’hui n’est pas si facile !

Quelques pistes

  • La foi chrétienne est structurante pour les jeunes (MEJ, scoutisme…) : apprentissage de la confiance, de l’inscription dans le temps.
  • La foi donne une responsabilisation : apprentissage de la liberté (différente de l’autonomie, c’est apprendre à dire « je choisi moi-même ».
  • Apprendre à bien situer la loi : la loi dans la Bible arrive APRÈS le don de Dieu. Dieu donne la liberté au peuple hébreu puis ensuite seulement les 10 commandements. Noter que le décalogue commence par : « C’est moi le Seigneur ton Dieu qui t’a fait sortir du pays d’Égypte… »
  • La morale est au service du bonheur de tout homme et de tous les hommes : Emmaüs.

Synthèse rapide
Si la morale aujourd’hui est sujette à réflexion dans notre monde,mais elle renvoie toujours à la personne à elle-même : quel sens donner à telle attitude ? Une phrase : j’accepte de donner un sens à ma vie par la manière dont je la mène, et au monde par la manière dont je m’implique.
Si la visée de la morale est le bonheur de la personne, on peut dire que le bonheur est le développement harmonieux de tout l’homme et tous les hommes. Et si la visée de la morale chrétienne est la même que la visée de la morale non chrétienne, le moraliste chrétien a la certitude que la quête de la morale est favorisée par la personne du Christ.
On trouve trois dimensions importantes de la morale : une dimension universelle, celle que l’on retrouve partout, une dimension particulière, locale, due à la culture, une dimension singulière faisant appel à la responsabilité, ce qui est parfois difficile car rien n’est ni blanc ni noir !
« Pour moi ton bonheur m’importe », est la phrase à ne pas oublier dans l’éducation des jeunes, comme la parole du Christ aimez-vous comme je vous ai aimé. Trois repères : « Je crois en toi  », « J’espère avec toi », « Je t’aime comme tu es ». Pour finir l’auteur nous donne quelques pistes : la foi chrétienne est structurante pour les jeunes, La foi donne une responsabilisation, elle apprend à bien situer la loi, et la morale est au service du bonheur de tout homme et de tous les hommes.

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