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Le synode commence

Publié le lundi 23 novembre 2015, mis a jour le lundi 13 juin 2016 , par Jean-Marc

Le Synode commence !

Le 31 mars dernier, au cours de la messe Chrismale, notre évêque annonçait sa décision de convoquer un synode diocésain. Ça y est ! Nous y so mmes ! Pendant 18 mois, notre Église particulière de St Brieuc et Tréguier va vivre un temps exceptionnel. C’est même «  un temps historique  », comme dit si bien notre curé, Hervé Le Vézouët. Ce sera pour nous un temps de communion, d’écoute et de partage, un temps pour se former et discerner, un temps pour célébrer et choisir, un temps passionnant qui nous met devant nos responsabilités. Nous sommes tous, absolument tous, concernés.

(Pour cet article, je me suis aidé grandement d’un apport fait récemment par le P. Gérard Le Stang [1] au conseil synodal.)

Un temps de communion ancrée sur le Christ, sous la conduite de l’Esprit Saint.

Le Pape Jean-Paul II, parlant du synode diocésain (en l’occurrence celui du diocèse de Rome en 1992) disait : le synode est une « grande école, non pas théorique, mais pratique et en actes, de l’ecclésiologie de communion que le concile Vatican II nous a proposée et qui embrasse toutes les composantes du peuple de Dieu ». Le Code de Droit Canonique s’exprime ainsi : « Le synode diocésain est la réunion des prêtres et des autres fidèles de l’Église particulière (i. e. notre diocèse) choisis pour apporter leur concours à l’Évêque diocésain pour le bien de la communauté diocésaine tout entière » (Can. 460). Le Pape Jean-Paul II ajoutait pour Rome : « Le synode est donc, simultanément et inséparablement, un acte de gouvernement épiscopal et un événement de communion  ».

Ainsi, c’est le diocèse qui entre en synode, sous l’impulsion de son évêque (toutes les composantes du peuple de Dieu, dit Jean-Paul II). Le synode, ce ne sont pas telle ou telle équipe, ni même les sessions de l’assemblée synodale. C’est toute l’Église locale de Saint-Brieuc et Tréguier, à des niveaux divers, qui se met en réflexion pour être davantage fidèle à l’Évangile et pour mieux l’annoncer.

En effet, c’est la Parole de Dieu qui est souveraine, et non la voix du peuple ou celle de la hiérarchie dont le devoir est d’interpréter et d’annoncer fidèlement la Parole de Dieu, qui est le Christ, Verbe fait chair. Dans l’Église et donc dans le synode, tous sont membres du peuple de Dieu, convoqué par cette Parole et guidé par l’Esprit Saint.

La place de la Parole de Dieu est donc centrale ; A nous de l’écouter, de la méditer et de la mettre au cœur des échanges.

Cette Parole de Dieu se lit en Église, dans la fidélité au magistère, en particulier le magistère récent : le Concile Vatican II, mais aussi aux enseignements des Papes, dont les textes récents de François qui sont comme des chartes pour notre temps : Evangelii Gaudium et Laudato si.

Enfin, il faut partir avec la conviction que l’Esprit Saint réserve des surprises ! Heureusement !

Un temps d’écoute

« Si nous sommes heureux de notre baptême et de notre vie avec le Christ, nous sommes aussi désorientés parfois, par les incertitudes de ce temps, pauvres aussi de nos faiblesses et de moyens plus modestes », disait Mgr Denis Moutel le 31 mars, mais « nous voulons accueillir la grâce d’un cœur qui écoute  et  renaître pour une vivante espérance ».

Le pape lui-même explique cette démarche du synode : « L’évêque se met à notre écoute et tous, nous nous mettons à l’écoute de l’Esprit Saint  ». « Une Église synodale est une Église de l’écoute » dit encore le pape François s’appuyant sur le Concile Vatican II. Cette écoute qui guide la décision en Église, se fait « en partant des gens, des problèmes de tous les jours  ».

En même temps, l’exercice de la communion mettra au défi notre capacité à débattre. Un texte peut éclairer nos méthodologies et notre manière de vivre spirituellement le synode : l’expérience du synode de Jérusalem (Actes 15).

La parole du peuple de Dieu est bien plus qu’une simple expression humaine !

En reprenant les priorités tracées dans son exhortation Evangelii gaudium, le pape François a souligné la sainteté du peuple de Dieu, son « sensus fidei » (c‘est à dire, son sens de la foi) qui « le rend infaillible en croyant  ». Quel bonheur que d’être l’Église, communion et lieu de débat : vivre l’Église comme un lieu de parole où s’écoute le sensus fidei du Peuple de Dieu (non pas une majorité à la manière d’un sondage, ou la pression d’une minorité bruyante ou douée pour la communication, mais une écoute profonde d’une expérience de foi offerte à tous).

Un temps pour se former et discerner

« Jésus n’appelle par des gens formés pour les envoyer prêcher, mais il appelle des gens pour les former et les envoyer prêcher ». Chacun arrive à lui avec beaucoup de choses en tête (formation, expérience, idées…), mais c’est lui qui se charge de les enseigner, ou d’éclairer leur vécu.

Le synode est un de ces temps de recul, de retrait, de réflexion au cours duquel on débat mais au cours duquel aussi, on écoute, on se forme, on se remet en question à partir de la Parole de Dieu et de l’enseignement de l’Église d’une part, et du contexte sociétal et ecclésial dans lequel nous nous trouvons d’autre part… en vue d’entrer davantage dans les vues de Dieu pour ce monde. Nous aurons à discerner et à choisir. J’ai compté ! Le mot ’choisir’ est présent 42 fois dans la lettre de notre évêque !

Un temps pour célébrer

Le saviez-vous ? un synode, ça se célèbre ! (C’est le terme exact !) Dieu marche avec son Peuple et l’éclaire. Le synode est une action du Peuple de Dieu (cf. l’étymologie du mot liturgie) qui vise à glorifier Dieu. Les liturgies du synode, par le temps qu’on y consacre et leur qualité témoigneront de cela.

Un temps passionnant qui nous met devant nos responsabilités.

Que de chrétiens ont le cœur tout brûlant en voyant notre Église particulière se poser, se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint pour recentrer sa route vers une annonce de la Bonne Nouvelle, en particulier en allant aux frontières, vers les plus pauvres, plutôt que de mettre son énergie dans la gestion de l’héritage. Il va y avoir du neuf dans bien des domaines ! C’est une chance pour nous. Bien des chrétiens avaient hâte de faire bouger les choses, dans un sens ou l’autre. Nous avons tant de choses à dire et voilà que notre évêque nous invite à un dialogue, à un temps d’expression, de partage. Nous n’avons pas le droit de laisser le travail aux autres. Nous sommes vraiment tous concernés, nous devons tous participer car nous sommes tous baptisés.

Mais comment faire ?

  • Lire la lettre de notre évêque (par petits bouts si vous le voulez !).
  • Prier  !
  • Choisir d’accueillir ce synode avec joie dans l’Espérance
    … et se méfier tous les soi-disant ’bons’ arguments de protection (de peur) qui nous viennent à l’esprit pour ne rien faire : « Je n’aime pas sortir le soir », « je travaille dans la journée », « je suis déjà bien occupé par d’autres engagements », « j’ai déjà donné », « si ça se trouve, nos propositions ne seront même pas prises en compte », « de toute façon ça ne sert à rien : les décisions sont déjà prises ».

Le synode aboutira à des orientations pour notre diocèse ; cependant, ce ne sont pas les seuls fruits à espérer ; tout ce que nous allons vivre ensemble sera fécond !

Il est important de se garder du découragement, souligne la lettre de Mgr Moutel et en particulier de se garder de la tentation « décliniste » qui est dans l’esprit de beaucoup de catholiques. C’est un point de vigilance qui doit habiter tous les membres du synode, car les échanges, face à des situations complexes et apparemment sans issues, peuvent vite tourner au pessimisme.

  • Participer à une équipe synodale.
    Dans la pratique, c’est très simple et cette participation est peu coûteuse en temps (5 réunions en 2 ans). La procédure de mise en route vous a été donnée dans la lettre de notre évêque (p. 36 et 37) et dans le bulletin paroissial d’octobre. Toutes les informations pratiques se trouvent sur le site du synode : synode@diocese22.fr. La plus grande souplesse est offerte pour participer à une équipe, pour créer une équipe, ou pour faire les deux, pour fixer les dates et les lieux de rencontres. Un carnet de route vous aidera dans votre démarche. C’est un support et non un règlement !

Le synode ne peut se faire sans les équipes synodales. C’est le carburant dont a besoin notre Église particulière pour avancer dans ce synode.

Mais notre responsabilité ne s’arrête pas là !

D’autres chrétiens ne fréquentent plus l’Église. Certains ont été blessés, d’autres ne s’y sentent pas à l’aise. D’autres personnes, non baptisées, sont en recherche de sens. Pour eux, c’est le moment de prendre la parole ! A nous de les inviter. Ils ont des richesses à nous partager. Osons les inviter à participer à nos équipes synodales pour leur permettre de dire leur mal-être, leur soif, leurs attentes.

Dans une information récente, à la fin de la messe dominicale, le père Hervé Le Vézouët nous disait l’importance de ce synode : « Je vais vous saouler par mes relances pour que vous participiez tous ! » Comme il a raison : Il est l’heure de prendre nos responsabilités de chrétiens ! Bonne route !

Hervé Bescond, diacre permanent.

Notes

[1diocèse de Quimper et Léon ; Secrétariat général de la Conférence des Évêques de France, depuis 2013

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