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Nous sommes dans la joie
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(240)Sois bon pour qui est bon, Seigneur.
[D] 
(279)Mon âme attend plus sûrement le Seigneur qu un veilleur n attend l aurore.
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(472)Ce n est pas toi qui portes la racine, mais c est la racine qui te porte
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L’abbé Michel Guillaume nous parle de la vie de St Uzec à l’occasion du Pardon

Publié le lundi 10 juillet 2006, mis a jour le dimanche 16 juillet 2006 , par Corentin Penn

ST UZEC

Il convient en ce jour du pardon que nous célébrons ce matin en cette remarquable chapelle du XIVe siècle et non loin du menhir de St Uzec christianisé au XVIIe siècle par l’adjonction d’une croix et des instruments de la Passion du Christ, il convient donc, que nous fassions plus ample connaissance avec votre St patron.

L'abbé Guillaume au pardon de St UzecComme titre dans un bulletin du Centre de Documentation des Sanctuaires et Pèlerinages, voici comment il est présenté : « Un prince breton du VIIe siècle, St Judoce, pèlerin de Rome et ermite »

En effet, le nom de notre St Patron connaît des formes différentes suivant les régions et les pays. Son nom latin est Judocus. Chez nous en Bretagne il est appelé Judoce ou encore Judec , ou Uzec , ou Huec. Lohuec dans le pays de Callac est une contraction de Loc-Huec , en deux mots , ce qui signifie « ermitage de Uzec ».

Dans notre diocèse, St UZEC ou Judoce est honoré et fêté dans la commune de St Judoce près d’Evran et aussi à Yvias près de Paimpol qui possède une relique du Saint, reconnue authentique le 3 Mai 1805 et qui lui fut donnée par l’évêque d’Arras. A St Brieuc, la Basilique ND d’Espérance possède un vitrail qui lui est consacré ; il y avait aussi des chapelles à Bourbriac, à Pédernec et à Boquélo. Tous ces sanctuaires se trouvent dans notre département, i.e. dans l’ancien royaume de Domnonée ; les Bretons n’avaient donc pas gardé rancune au fils du roi Juthael de n’avoir pas consenti à régner sur eux.

Mais le culte de st Uzec ne se cantonna pas à la Bretagne et le nom de notre saint connaît des formes différentes suivant les régions et les pays. Son nom latin est Judocus, son nom français traditionnel, attesté par Molière, est Josse. En Allemagne et dans les pays environnants, on trouve les formes Judok, Jodok ou Joast. Malheureusement on ne parle pas souvent de notre saint, ni de la surprenante diffusion de son culte. Pourtant, ce culte demeure bien vivant de nos jours, puisqu’un pèlerinage, comme celui de Saint Josse sur mer, en Picardie attire chaque année dix à douze mille personnes et qu’on ne trouve pas moins de cinquante centres de dévotion à travers l’Europe du Nord, 8 en Bretagne, 5 en Picardie, 6 au Bénélux, 14 en Allemagne, 3 en Autriche, 2 en Yougoslavie, 4 dans les pays scandinaves, 6 en Angleterre et 1 en Suisse. Son culte est donc bien vivant et européen.

Uzec vint au monde en Bretagne un peu après l’an 600. Il état le second fils de Juthael, roi de Domnonée, la Domnonée correspondant à une large bande de la partie nord de notre département. Parvenu à l’âge d’homme, il décline la couronne que lui proposait son frère aîné, saint Judicaël, qui ne succéda à son père que quelques années avant de se faire religieux au fameux monastère de St Méen de Gaël. Uzec, lui, partit pour Rome avec un groupe de onze pèlerins.

En ce temps là les pèlerinages se faisaient sans hâte,

Statue de Ste Marguerite à la chapelle St Uzec

par « chemin des écoliers » dirait-on aujourd’hui, et nos douze compagnons, au lieu de prendre directement la route de l’Italie, passèrent par Avranches, Chartres, Paris, remontèrent vers le Nord, à Amiens et arrivèrent à Dompierre sur Authie où ils furent accueillis par Haymon, duc de Anthieu qui, par amitié pour Uzec, le garda près de lui lorsque les onze pèlerins se mirent en route. Il fut ordonné prêtre par l’évêque d’Amiens et devint l’aumônier du duc. Mais au bout de sept ans, il le pria de lui rendre sa liberté et de lui trouver un endroit tranquille où il pourrait mener la vie érémitique dont il rêvait. Il vécut alors en ermite et 13 ans plus tard, réalisant enfin le projet qui lui avait fait quitter sa Bretagne natale, il accomplit alors le pèlerinage de Rome puis revint dans son ermitage ; il signala son arrivée en rendant la vie à un jeune enfant du voisinage. Il y passa encore quelques années, pratiquant l’aumône, opérant de nombreux miracles et, surtout, vivant dans de nombreux exercices de fervente piété et dans la prière. Il finit ses jours le 13 décembre, vers 668.

Nous retiendrons de St Uzec les leçons qu’il nous donne de détachement, de charité envers les pauvres et de prière fervente. L’avenir n’est pas tellement rose, mais face au manque de vocations, face à l’invasion du matérialisme athée, ne nous lamentons pas, vivons dans l’espérance. « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » a dit Jésus. Imitons St Uzec dans sa charité, son esprit de prière et de détachement, prions le avec ferveur et agissons.

Amen

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