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Paroisse de Pleumeur Bodou
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(470)Le royaume des cieux est semblable à un filet qu on jette en mer et qui ramène beaucoup de choses
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(226)Merveilles, Merveilles, que fit pour moi le Seigneur.
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(246)Les constructions humaines s effritent, celles de Dieu demeurent.
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(264)Quand il a fini de parler, il dit à Simon : « Avance là-bas où l eau est profonde, et jetez vos filets pour attraper du poisson. » 

Simon lui répond : « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre. Mais tu nous dis de jeter les filets, je vais le faire. »
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Journée des migrants

Publié le lundi 2 janvier 2012 , par Robert Gautheret

Journée des migrants

La nature a toujours voulu la rencontre d’êtres humains de sexes opposés, pour que l’amour aidant, ils procréent, et fassent croître les populations. Ainsi ces déplacements et ces rencontres dans l’histoire, ont donné naissance à de nombreux villages, villes, et pays à travers le monde. Si je ne m’abuse, aucun pays ne peut se glorifier de n’abriter que des autochtones de sang pur sur son territoire. La France, comme bien des pays est un véritable puzzle et sa population représente un patchwork multicolore. En faisant une étude généalogique il sera rare, voire impossible de trouver un Français sur trois qui ne soit d’origine étrangère. Si le sang étranger ne provient pas du père, il est de la mère. Donc l’histoire de la migration des peuples est vieille comme le monde.

Les motivations ou les formes de migration varient selon les circonstances et les individus.
- L’exode rural en est la première forme, les ruraux quittant leur campagne ou leur « pays » pour débuter une nouvelle vie. Les Bretons, Normands, Auvergnats et autres montant à PARIS en sont un exemple.
- La deuxième forme pousse les gens vers les pays industrialisés avec l’intention de se faire de l’argent, pour revenir s’installer au pays une fois fortune faite ou du moins une certaine aisance trouvée. Parmi eux, des saisonniers, dont certains, malgré l’objectif du retour, deviennent sédentaires et motivent leur famille à les rejoindre. C’est ainsi que des Méditerranéens (Italiens, Espagnols, Portugais, Maghrébins, ...) se sont installés dans le sud de la France. Des Polonais dans le nord, des Africains dans différentes régions de France. D’autres aussi, suite à des tracasseries liées à leur religion, ou à leurs idées politiques ont également émigré n’ayant pas d’autre choix.

A l’issue des deux saignées que furent la première et la seconde guerre mondiales, il fallut faire venir des bras pour redresser l’économie et les infrastructures des pays. Cette perspective encourageait la migration des peuples divers qui venaient apporter leur force de travail. Le système économique et culturel lié aux relations internationales et aux moyens de communication en est à l’origine pour ce qui concerne l’Afrique et plus particulièrement la Côte d’Ivoire. Ainsi va la vie, ainsi va le monde !

Ce monde que le Créateur a réparti en cinq continents abrite sous son toit des populations au couleur arc en ciel. Dieu a tracé en elles des autoroutes pour une vraie fraternité universelle, malheureusement là ou il y a l’homme, il y a l’hommerie. Ainsi au lieu de faire de la terre une oasis de paix, de retrouvailles et de convivialité depuis la nuit des temps, elle est devenue des espaces d’affrontements, de violences de toutes sortes. Dieu, qui veut la vie des hommes et leur salut ne cesse de mobiliser des prophètes dans chaque temps. Ceux-ci exhortent leur auditoire à faire de l’étranger résidant l’objet de sa sollicitude. Ézéchiel confirmera en ces termes : « Vous partagerez ce pays entre vous, entre les tribus d’Israël, vous vous le partagerez en héritage, pour vous et pour les étrangers qui séjournent au milieu de vous et qui ont engendré des enfants parmi vous, car vous les traiterez comme le citoyen Israélite ».
Jésus quant à lui ne cache pas sa prédilection des étrangers, Il s’est même démarqué de ses compatriotes traditionalistes, il a pris une grande liberté vis-à-vis des coutumes et obligations légales et religieuses. Ainsi Il ne s’est pas gêné de guérir une femme cananéenne, sans doute pour leur montrer que le don de la foi ne tient pas compte des frontières. A la suite du Christ, dont il est l’Apôtre, et animé par l’Esprit de ce maître, Paul va, non sans difficulté, ouvrir la foi à une dimension universelle, annoncer l’Évangile au-delà des frontières d’Israël. Pour lui, tout homme, quelles que soient ses origines sociales, sa nation, son ethnie, sa race, sa tradition culturelle, est convié au Salut et appelé à l’accepter humblement par la foi.

Toutes ces belles pages de l’Écriture continuent à nourrir la vie des chrétiens qui veulent s’engager en vue d’activer l’instauration de la fraternité universelle en Christ dans le train-train quotidien. Le Concile et l’Église ne prendront pas un autre chemin que celui tracé par Jésus et ses Apôtres, afin d’inviter tous les hommes de tous bords à la conversion des cœurs et mentalités.
En célébrant chaque année « la journée mondiale du migrant et du réfugié », Benoit XVI tout comme ses prédécesseurs nous invite à prier sans cesse pour que l’amour soit au centre de nos rencontres. Nous retiendrons cette année entre autre ce qui suit :
« Annoncer Jésus-Christ unique Sauveur du monde « constitue la mission essentielle de l’Église, tâche et mission que les mutations vastes et profondes de la société actuelle ne rendent que plus urgentes » (Exhort. Apost. Evangélii nuntiandi, n°14). L’œuvre d’évangélisation dans un monde ou l’élimination des frontières et les nouveaux processus de mondialisation rendent les nations et les peuples encore plus proches, soit grâce au développement des moyens de communication, soit grâce à la fréquence et à la facilité avec lesquelles les déplacements de personnes et de groupes sont rendus possible ».

Nous reconnaissons à notre humble niveau que la cohabitation dans l’Église est une véritable richesse ! Nous en voulons pour preuve les efforts fournis par les Gouvernements et les diocèses pour accueillir et intégrer de façon optimale les migrants et les réfugiés. Ainsi pourra se réaliser chaque jour ce proverbe berbère : « Me promenant dans une montagne, j’ai aperçu un fauve, en m’approchant j’ai vu que c’était un homme, en m’avançant j’ai reconnu mon frère ».

Venons très nombreux le samedi 7 janvier 2012 à 18 h 30 à l’église Saint Yves Ker-Uhel de LANNION, où notre Père Évêque Denis MOUTEL se joindra à nous pour célébrer la rencontre des frères et sœurs en Christ et en humanité, par une Eucharistie qui sera suivie d’un partage convivial.

P. Pierre KOUASSI NKRUMA

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