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Paroisse de Pleumeur Bodou
Quatre photos cliquables pour prier...
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(222)L enfant, un sacrement de Dieu.
[D] 
(234)Le royaume des cieux est semblable à une fleur des champs
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(275)Tu rebâtiras les ruines anciennes.
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(461)Tout est à tous, mais vous êtes du Christ et le Christ est à Dieu
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Dimanche en chemin du 16 octobre 2011

Publié le dimanche 23 octobre 2011

Le premier dimanche en chemin de l’année 2011/2012 a eu lieu le 16 octobre.
Huit ateliers étaient prévus :

  1. Trois ateliers destinés aux adultes :
    • l’atelier chant à l’église
    • l’atelier sur les sacrements d’initiation : « Dans l’Eglise, quel chemin pour devenir adulte dans la foi tout en restant enfant de Dieu ? »
    • l’atelier catéchèse adulte à la maison paroissiale :« De Cyrus à César »
  2. Trois ateliers destinés aux enfants :
    • éveil à la foi,
    • ce1-ce2 : « le signe de croix »
    • cm1-cm2 : « Une âme de missionnaire »
  3. Deux ateliers destinés aux jeunes :
    • café KT pour les 6ème/5ème autour de l’Évangile
    • l’atelier ados :« jeu de piste autour de Christ »

      Merci aux photographes : Roseline et Jean-Yves.


      Ci-dessous l’homélie d’Hervé :

      Rendez à César ce qui est à César ; comment comprendre cette réponse de Jésus ?

  • - C’est certainement une invitation à être dans le monde où nous vivons
  • - et à en accepter librement les règles : payer l’impôt, res pecter les règles de démocratie, respecter la séparation des pouvoirs. C’est déjà pas si mal !
  • - C’est sans doute aussi une invitation à reconnaître l’autorité. Mais quelle autorité ?
    Pascal (dans son second « discours sur la condition des Grands », - que vous avez sûrement tous lu ! -) distinguait deux types d’autorités dans le monde :
    • le premier type d’autorité dépend de la situation ou de la fonction occupée. Nous sommes donc dans le domaine des conventions. Dans ce cas, ce qui nous guide, c’est le respect dû à la personne qui incarne telle ou telle fonction. (César). Ainsi, je peux ne pas apprécier le président de la république, mais, je ne vais pas pour autant, lui sauter dessus s’il vient à Trébeurden, parce que je respecterai la fonction qu’il incarne (ce n’est qu’un exemple !).
    • Le second type d’autorité vient « des qualités réelles de l’âme et du corps » comme dit Pascal. Et dans ce cas nous devons - ou plutôt, nous offrons spontanément - notre estime. Je vous en donnerai un exemple tout à l’heure.

Alors je me suis demandé comment cette parole peut prendre sens pour nous aujourd’hui, dans notre vie de tous les jours. J’ai donc acheté le journal O/F du vendredi 7 octobre. (J’aurai pu acheter le Télégramme tout aussi bien !). Voici ce qui faisait l’actualité ce jour là :
O/F page 1 « Steve Jobs, un génie de l’ère numérique ; Le créateur de l’iMac, l’iPod, l’iPhone a été emporté par un cancer à l’âge de 56 ans. Le monde entier loue ses qualités de visionnaire ». L’appeler « génie » et visionnaire, c’est peut-être un peu exagéré ! Mais reconnaissons que son autorité lui venait de sa fonction de responsable d’une magnifique entreprise.
O/F page 1, en grand, la photo de Robert Badinter et le titre : « la peine de mort abolie depuis 30 ans ». Pour moi, c’est un monsieur ! Son autorité lui vient de sa grandeur d’âme de sa droiture et de son courage : j’ai de l’estime pour Lui.
Or, trop souvent, les gens s’arrêtent à ce type d’autorité lorsqu’il s’agit de Jésus !!!!
Rendez à César ce qui est à César, c’est aussi tout simplement une question de justice (= rendre à César ce qui lui revient)
O/F page 7 page Bretagne : « le fossé de l’inégalité entre hommes et femmes. A emploi comparable, les femmes sont moins bien payées que les hommes … un écart de salaire de 25% ! ». Rendez à César ce qui est à César et aux femmes leur juste salaire.
O/F page 9 page Côte d’Armor « Institut Ipsos à Plérin : une prime qui fâche. La direction propose une prime annuelle de 24 € aux salariés, soit une enveloppe globale de 30000 € pour les 1200 salariés de l’entreprise, alors que les actionnaires ont reçu 20 millions d’euros en 2011 » ! Rendez à César ce qui est à César et aux salariés la juste participation aux bénéfices de leur entreprise...
(On pourrait dire la même chose concernant pour les paysans chassés de leur terre au Brésil, ou pour les habitants de Palestine)
Mais Jésus, en évitant le piège tendu, va beaucoup plus loin ! Il ajoute :

Rendez à Dieu ce qui est à Dieu !

Il y a deux choses importantes qui sont dites dans cette petite phrase.
D’abord, ça veut dire qu’il y a des choses qui viennent de Dieu.
Qu’est ce qui vient de lui ?
Sa création, la vie, son alliance, le Salut par son Fils ; et aujourd’hui, Il Se donne dans les sacrements, par son Esprit. En un mot : toutes les marques de son Amour !
Deuxième idée : lui rendre ce qui lui appartient. Mais comment faire ?
Peut-être faut-il commencer par reconnaître que Dieu est Dieu.
je n’ai donc pas à me faire une théorie sur Dieu mais à accueillir Qui il est !
cf. dans les écritures « je suis celui qui suis » Ex 3,14. Accueillir le mystère ! Je ne sais pas tout ! Dire simplement : « Dieu tu es mon Dieu » comme dans le Ps 62
Sans le vouloir, les pharisiens hypocrites de cet évangile font une magnifique prière : « Maître, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. »
Jésus nous a invité à cet acte de reconnaissance lorsqu’il nous a appris à prier son Père.
Chaque fois que nous disons le Notre Père nous rendons à Dieu son identité de Père.

  • Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est reconnaître que je lui appartiens ;
    • rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est reconnaître que je suis créature ; c’est donc rendre à Dieu sa position de créateur ! je ne m’appartiens pas ! Je dois donc me respecter, préserver ma vie : elle est à Dieu ! Un jour je dirai comme Jésus : « Père entre tes mains je remets mon Esprit ».
    • Si Dieu est la source de la vie, la vie des autres ne m’appartient pas non plus : elle est à Dieu ! Je dois respecter la vie de chaque être humain, depuis sa conception jusqu’à la mort.
    • Si je continue ma lecture de O/F j’arrive en page 10 Côte d’Armor :
      « dernière exécution capitale à …. St Brieuc ... en 1951 !  » Dans le combat de Robert Badinter contre la peine de mort, je trouve le respect de cette vie qui est sacrée, même lorsqu’il s’agit d’un criminel !
    • Finalement, je me dis que rendre à Dieu ce qui est à Dieu nous fait devenir toujours plus humains !

Les saints sont des exemples magnifiques :

  • (cf. Charles de Foucault, St Ignace, Mère Thérésa, sœur Emmanuelle, les Apôtres dont St Paul, qui en était arrivé à pouvoir dire : Ga 2,20 : « Ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi » !
    -* chacun d’entre eux, à sa façon a été missionnaire !
    prière de consécration à Jésus Christ (Saint Ignace)
    « Prenez Seigneur, et recevez toute ma liberté,
    ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté,
    tout ce que j’ai tout ce que je possède.
    Vous m’avez tout donné : je Vous rends tout, Seigneur.
    Tout est à Vous, disposez-en selon Votre bon plaisir.
    Donnez-moi seulement ce qui me suffit : Votre amour et Votre grâce !! 
     »
  • Enfin, si nous ne pouvons pas rendre à Dieu tout le bien qu’il nous fait, nous pouvons rendre grâce !
    • dire merci (ça lui est dû !)
      cf. les 10 lépreux que Jésus a guéris : un seul revient pour dire merci !
    • Et la voie royale, c’est l’eucharistie. Eucharistia, En grec ancien, veut dire action de grâce !
      Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?
      J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur.
      (Ps 115, 12-13)
      • Alors, vivons maintenant cette action de grâce que nous avons commencé tout à l’heure en rendant gloire à Dieu. Dans l’offertoire, nous allons lui rendre les fruits de notre travail, de notre vie, parce que ça lui revient, et il va en faire son corps et son sang. Soyons attentifs à toutes les fois où le célébrant s’adresse à Dieu en notre nom en utilisant le verbe « rendre » ! Agissant ainsi, nous nous décentrons de nous-même, nous laissons à Dieu sa place, nous devenons alors visage de Dieu, participant à la mission que Dieu nous donne, qui est de répondre à son projet d’Amour. Voilà notre mission première ! … Et voilà pourquoi nous ne pouvons nous passer de la messe !

Mon O/F ne parle pas de Dieu. ...
… Mais je découvre le titre de l’éditorial de François-Régis Hutin en première page.
«  une petite lumière brille au fond de chaque être humain … nous ne pouvons nous permettre de l’éteindre. ». Ça me fait penser à la phrase de St Irénée : « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. »

César avait créé cette pièce de monnaie pour payer l’impôt. C’était la seule à avoir une effigie : la sienne ! Il y avait aussi sur cette pièce la mention, Tibère césar, fils du divin Auguste : César se prenait pour le fils d’un dieu !
Jésus nous fait découvrir que Rendre à Dieu ce qui est à Dieu c’est oser dire que nous sommes enfants de Dieu, ce Père dont Jésus est le visage, la magnifique effigie !

Hervé Bescond

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