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Paroisse de Pleumeur Bodou
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Dimanche 16 juin 2013 : remerciements de la commune et de la paroisse.

Publié le mardi 9 juillet 2013, mis a jour le dimanche 7 juillet 2013

Homélie de Laurent Le Boulc’h

L’évangile de ce dimanche raconte une bien curieuse rencontre autour de Jésus, celle d’un pharisien et d’une pécheresse. Tout les sépare. Le pharisien est un homme qu’on admire à cause de sa droiture de vie, de son respect des préceptes de la loi. La pécheresse est une femme qu’on méprise parce qu’elle vit dans le péché et le désordre. C’est une femme de mauvaise vie.

Or, entre le pharisien et la pécheresse, Jésus a choisi la femme. Scandale, Jésus fait l’éloge de la pécheresse. Il la donne en exemple au pharisien à qui il fait même la leçon !

« Tu vois cette femme ?, dit Jésus à Simon, je suis entré chez toi, et tu ne m'as pas versé d'eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n'a pas cessé d'embrasser mes pieds. Tu ne m'as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m'a versé un parfum précieux sur les pieds. »

Jésus admire en cette femme son beau témoignage d’amour pour lui, et il reproche à Simon de ne pas avoir témoigné envers lui d’un amour aussi grand.

Or, c’est par l’attitude de son corps que la femme a témoigné de son amour pour Jésus. Elle s’est agenouillée derrière lui. Elle a versé sur ses pieds son parfum précieux. Elle les a baignés de ses larmes.

Simon, qui sait bien que cette femme est une pécheresse, n’y a vu qu’un jeu de séduction facile. Des gestes de prostituée. Mais Jésus sait lire le fond des cœurs. Il sait voir dans les gestes de la femme, toute pécheresse qu’elle soit, l’expression d’un amour pur et vrai pour lui.

Jésus a-t-il reconnu dans les gestes de cette femme ceux de la prière d’adoration ? Son attitude ressemble en effet à celle des mages qui se sont agenouillés devant l’enfant Jésus pour lui offrir leur parfum, ou encore à celle de Nicodème qui s’en est allé au tombeau de Jésus les bras chargés de parfum. Ces gestes-là sont ceux des humbles qui savent reconnaître l’immense grandeur de celui qui se tient devant eux, et qui les sauve d’amour

Simon, le pharisien, avait pourtant, lui aussi, du respect pour Jésus. Ne l’a-t-il pas invité dans sa maison ? Mais, sa relation avec Jésus reste lointaine, à distance. S’il a de l’affection pour Jésus, il ne le manifeste pas. Son amour reste mesuré, sans excès, à petite dose. Son amour ne se livre pas dans son corps.

La vie nous apprend pourtant que c’est le plus souvent par le corps qu’on manifeste le plus réellement de l’amour pour quelqu’un. C’est le front d’un enfant que sa maman caresse, la tape amicale de l’ami qui réconforte, la main d’une personne en fin de vie que l’on tient tout contre soi, les bras grands ouverts des retrouvailles ou de la réconciliation, et l’étreinte des amoureux …

Imaginez qu’un père n’embrasse jamais son enfant, ou qu’un ami ne vous serre jamais la main… On douterait de leur amour n’est ce pas ? Car l’amour se dit dans le langage des corps. La vie nous apprend cela.

Et si, pour Dieu, c’était un peu la même chose ? Vous allez me dire que je dis là n’importe quoi car, enfin, Dieu nous ne le voyons pas, nous ne le touchons pas… Evidemment. Et pourtant…

Et pourtant, le Christ Jésus nous invite à nous engager pleinement dans l’amour pour lui. Il nous appelle à aller jusqu’au bout de l’expression de notre amour pour lui. Et cela passe par le langage de nos corps.

Beaucoup de gens pensent aimer sincèrement Dieu. Un peu, comme Simon le pharisien, ils ont du respect pour Jésus. Mais leur amour ne semble pas aller au bout. Il en reste à des idées. Il manque de chaleur et d’engagement. Leur amour pour Dieu ne change rien à leur vie, il ne les fait pas bouger dans leur corps.

Aimer le Christ de tout notre corps ! N’est ce pas ce que nous avons fait ce matin. La liturgie se vit avec notre corps. Notre corps s’est levé. Nous nous sommes déplacés pour venir jusque dans cette église. Nous avons tracé sur notre corps le signe de la croix. Nous avons chanté de toute notre voix, nous manifestons notre joie. Nous allons dans un instant nous incliner pour adorer le Christ qui se donne à nous, et nous déplacer pour communier à son corps. Dans la prière du Notre Père, nous fermerons les yeux et nous ouvrirons nos mains.

Oui, nous prions Dieu avec tout notre corps ! C’est comme cela que nous manifestons le plus réellement notre amour pour lui. C’est pourquoi la liturgie est si belle et nécessaire pour dire notre amour pour Dieu. La liturgie est langage du corps. C’est pourquoi nous nous réjouissons ce matin, ici à Pleumeur Bodou, de ce qu’on a pris soin de notre belle église, afin de permettre à notre communauté croyante d’exprimer tout notre amour pour Dieu par tout notre corps. Et nous remercions tout ceux et celles qui ont oeuvré à ces chantiers successifs. Monsieur le maire nous en dira un mot après cette messe.

Jésus nous appelle à l’aimer de tout notre corps. Et c’est aussi par l’amour de nos frères et de nos soeurs qu’il nous dit de l’aimer. Et cet amour là, lui aussi, doit passer par les gestes de notre corps. Les gestes de ceux qui savent soigner, consoler, encourager, pardonner.

Dans l’évangile, la pécheresse a su témoigner de son amour pour Jésus dans son corps, et c’est pourquoi le Christ a jugé son amour plus grand que celui de Simon. Mais si l’amour de la femme est devenu si grand c’est aussi parce qu’elle a su accueillir la miséricorde du Christ. « Je te le dis, dit Jésus à Simon, si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c'est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d'amour. »

Pécheresse, la femme a accueilli le pardon de Dieu en Jésus. Ce pardon l’a délivrée. Elle était dans la misère et cet amour l’a sauvée. « Tes péchés sont pardonnés... Ta foi t’a sauvée, va en paix ». Elle doit à Jésus toute sa reconnaissance et son amour.

L’amour quand il est vrai appelle au pardon, et le pardon quand il est vrai renouvelle l’amour. Sans l’expérience du pardon, l’amour s’épuise. Il se vide. Cela est vrai de l’amour dans un couple, dans une famille, dans une relation d’amitié mais aussi dans la relation avec Dieu.

C’est une chose difficile que de pardonner, et pourtant quel moment de grâce ! On éprouve alors une joie profonde, la fraîcheur d’un amour qui renaît en nous, un renouveau de nos vies. Et c’est tout notre corps qui se sent appelé à témoigner de notre reconnaissance.

Mes amis, l’évangile de ce jour nous appelle à témoigner nous aussi de notre amour pour Dieu en le manifestant dans nos corps et en nous invitant au pardon, le plus grand signe d’amour qui soit et qui nous comble de joie. Heureux tous ceux qui vivent ainsi selon l’Evangile de Jésus. Amen.



11 dim ord C 13 – Ndf Pleumeur Bodou



Discours de Pierre Terrien

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